Pour les petites entreprises, les liquidités c’est de l’or en barre. Quand il y a de l’argent en banque, on peut avoir l’impression que l’entreprise est florissante et peut relever n’importe quel défi. Et à l’inverse, quand les coffres sont vides, que des sacrifices difficiles doivent être faits.
Peu importe l’argent qu’on vous doit, si votre trésorerie est à sec, vous ne pourrez pas garder votre entreprise à flot, explique Marty McCaffrey, fondateur de Ledger General, une firme de services de comptabilité, de fiscalité et de conseil en gestion de Chicago. Toutefois, la seule présence de liquidités ne signifie pas que l’entreprise réalise des bénéfices.
C’est cette croyance erronée qui mène beaucoup de petites entreprises à commettre des erreurs. « À moins d’avoir de l’expérience en finances, bon nombre de propriétaires d’entreprise tiennent pour acquis que toute rentrée d’argent est un bénéfice », relève Marty McCaffrey. « Mais flux de trésorerie et bénéfice sont deux choses différentes. »
Et être capable de faire la distinction entre les deux pourrait sauver votre entreprise.
En quoi consistent les flux de trésorerie
Les « flux de trésorerie », ce sont les fonds qui circulent dans l’entreprise, explique Suzanne Vanzant-Ladas, copropriétaire d’ABCD Accounting, un cabinet comptable de Miami, en Floride. On les établit en soustrayant des rentrées de fonds les sorties d’argent pendant une période précise.
On en fait le suivi dans un état des flux de trésoreries, qui indique l’argent reçu et celui dépensé pendant la période en question. L’état des flux de trésorerie devrait comprendre les trois catégories suivantes :
1. Flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation. Cette catégorie regroupe tous les revenus et tous les frais d’exploitation, y compris la dépréciation de l’actif.
2. Flux de trésorerie liés aux activités d’investissement. Cette catégorie regroupe les rentrées et sorties de fonds liées à l’achat ou à la vente d’éléments d’actif ou d’autres investissements.
3. Flux de trésorerie liés aux activités de financement. Cette catégorie regroupe les rentrées et sorties de fonds liées à des opérations de financement à long terme, dont la vente ou le rachat d’actions et le règlement de dettes.
La somme de ces trois catégories constitue les flux de trésorerie pour la période.
« Les flux de trésorerie permettent de déterminer si l’entreprise gère correctement ses liquidités à court terme et si elle paie bien ses factures », résume Robert Allman, copropriétaire d’ABCD Accounting.
Pourquoi les flux de trésorerie sont-ils importants?
En surveillant les flux de trésorerie et en comparant les états des flux de trésorerie successifs, les propriétaires d’entreprise peuvent repérer des tendances, ajuster leurs paiements en fonction des fluctuations et éviter les décisions pouvant provoquer une débâcle financière. Par exemple, si, d’après l’état des flux de trésorerie, l’entreprise est toujours à court de liquidités en avril, elle peut mettre en banque plus de fonds ou payer plus rapidement certaines factures pour pouvoir combler cet écart.
« Les flux de trésorerie sont le nerf de votre entreprise », ajoute Marty McCaffrey. « Que votre entreprise soit rentable ou non, si vous n’avez pas de liquidités pour payer vos factures, vous allez mettre la clé sous la porte. »
Cela dit, les flux de trésorerie ne dressent pas un portrait exhaustif de la situation financière d’une entreprise. En fait, on les considère parfois comme un indicateur retardé de la santé financière de celle-ci. On touche normalement les revenus liés à un produit des mois après sa fabrication et sa vente, et ceux liés à un service des mois après sa prestation. De même, les achats à crédit n’ont aucune incidence immédiate sur la trésorerie, mais ils affecteront plus tard les flux de trésorerie et le résultat net.
L’analyse de la rentabilité d’une entreprise combinée aux flux de trésorerie donne un portrait plus clair et plus précis de sa situation financière.
Quelle est la différence entre la marge bénéficiaire brute et le bénéfice net?
La marge bénéficiaire brute correspond aux revenus tirés d’un produit ou d’un service après soustraction du coût de production du produit ou de prestation du service en question. S’il vous en coûte 50 $ pour produire un article que vous vendez 100 $, votre marge bénéficiaire brute est de 50 %.
La marge bénéficiaire brute est une donnée utile pour savoir lesquels de vos produits ou services sont les plus rentables, pour évaluer le bénéfice tiré de la vente de ces produits et services et pour trouver l’origine d’un bénéfice (ou de la perte de celui-ci). Cependant, la marge bénéficiaire brute n’est pas un indicateur de la rentabilité de votre entreprise.
« Le bénéfice net est ce chiffre qui vous indique si votre entreprise est rentable ou si elle perd de l’argent », précise Jane Spradlin, actionnaire chez Concannon Miller, une firme de services de fiscalité et de comptabilité de Bethlehem, en Pennsylvanie.
On calcule le bénéfice net (aussi appelé « résultat net ») en additionnant les revenus bruts d’une période donnée, puis en soustrayant du total tous les frais d’exploitation, y compris le coût des produits vendus, les salaires, les loyers, les services publics, les impôts, les remboursements de prêts ainsi que toutes les autres dépenses. « C’est comme ça qu’on obtient un bénéfice net », conclut-elle.
Comment calculer ses marges bénéficiaires
La marge bénéficiaire nette d’une entreprise est le pourcentage de profit réalisé sur la vente de tous les biens et services après soustraction de tous les coûts. Vous pouvez déterminer votre marge bénéficiaire en divisant le bénéfice net (voir ci-dessus) par le total des revenus générés.
Par exemple, si l’entreprise a des revenus de 100 000 $ et des frais de 80 000 $ au cours d’une période donnée, le calcul est le suivant : (100 000 - 80 000) ÷ 100 000 = 20 % de marge bénéficiaire.
« Comprendre le bénéfice et la marge bénéficiaire permet de déterminer si une entreprise est viable », indique Marty McCaffrey. Les propriétaires d’entreprise peuvent s’appuyer sur ces données pour fixer des prix de produits concurrentiels, déterminer les salaires et décider s’il est opportun d’embaucher ou d’investir dans l’équipement ou dans le bâtiment. « Si vous savez que vous êtes rentable, vous savez ce que vous pouvez vous payer. »
Les flux de trésorerie et le bénéfice sont deux indicateurs financiers importants pour l’entreprise, qui offrent chacun une perspective différente de la santé financière de celle-ci. « Les flux de trésorerie sont un indicateur de la façon dont vous payez vos factures au jour le jour, résume Suzanne Vanzant-Ladas, et le bénéfice est un indicateur de votre réussite. »
Le présent article est présenté à des fins d’information générale uniquement. Il n’a pas pour but de donner des conseils juridiques ni n’exprime une opinion sur quelque question que ce soit. Il ne doit pas être considéré comme étant exhaustif et ne peut remplacer des conseils professionnels.