L’un des fondements de l’économie canadienne a toujours été le commerce international. Les États-Unis demeurent son principal partenaire commercial, mais ces dernières années, le Canada s’est employé à renforcer ses partenariats commerciaux avec l’Europe et l’Asie, et plus particulièrement avec la Chine.
En septembre 2019, le Canada a exporté près de 50 milliards de dollars de marchandises1. Bien que les perspectives économiques mondiales s’assombrissent en raison d’embargos commerciaux, la croissance au Canada continue de tourner autour de 2 % et la Banque du Canada maintient son taux d’intérêt directeur à 1,75 %. Le taux de chômage demeure bas, les salaires ont augmenté dans certains secteurs et le marché immobilier demeure robuste (malgré quelques défis), autant d’éléments qui pointent vers une économie encore résiliente. De plus, la valeur du dollar canadien oscille entre 74 et 77 cents américains, ce qui représente un avantage pour les Canadiens voulant vendre leurs biens à l’étranger.
Soutenus par une économie nationale solide, les entrepreneurs sont en bonne position pour prendre de l’expansion à l’étranger. Dans le présent billet, nous examinerons les caractéristiques et les avantages du commerce international pour les entrepreneurs canadiens, son importance pour l’économie canadienne ainsi que les facteurs qui peuvent influencer ce type de commerce.
Caractéristiques du commerce international
Comme son nom l’indique, le commerce international est l’échange de biens et de services entre différents pays. Plusieurs facteurs multilatéraux ont entraîné l’augmentation de ce type de commerce.
- Ressources et secteurs influencés par la géographie. Certains pays ou régions peuvent avoir développé une expertise dans certains domaines de production en raison de leur situation géographique, de leur sol, de leur climat, de leurs avancées et innovations technologiques, des atouts de leur main-d’œuvre et de leurs compétences entrepreneuriales. Au Canada, par exemple, les secteurs qui se distinguent sont notamment ceux du pétrole et du mazout, de la machinerie, des pierres et métaux précieux et du bois.
- Politiques et traités nationaux, y compris intervention du gouvernement. Cet aspect comprend les politiques en matière de taxes, de fabrication, d’importation, d’exportation, de quotas de production dans divers secteurs et de tarifs appliqués aux importations et aux exportations, ainsi que les politiques qui déterminent si certains secteurs d’activité sont naturalisés ou privatisés.
- Monnaies. Certaines monnaies sont plus fortes ou plus faibles que d’autres, ce qui influence les risques associés au commerce. Mais cela peut devenir un avantage. Par exemple, la valeur inférieure du dollar canadien par rapport au dollar américain avantage souvent le Canada sur le plan des exportations. Les fluctuations des taux de change peuvent également avoir une incidence importante sur les transactions internationales et sur la capacité d’une entreprise à exercer ses activités transfrontalières de façon efficace.
- Balance des paiements. Ce compte consigne toutes les opérations internationales effectuées par un pays. Les pays en voie de développement, par exemple, peuvent importer des biens et services afin d’améliorer leur infrastructure. S’ils ne peuvent pas équilibrer leurs importations et leurs exportations, et qu’ils doivent emprunter pour continuer à importer des biens, on parle de déficit de la balance commerciale. S’ils exportent plus qu’ils n’importent, le pays présente un excédent de la balance des paiements. C’est une bonne chose, car un surplus stimule le développement économique et l’exportation de biens signifie généralement que l’écosystème manufacturier est en santé, ce qui pourrait générer une création d’emplois constante.
Facteurs touchant le commerce international
Les pays participent au commerce international, car celui-ci présente de grands avantages tant pour leur économie internationale et leur économie nationale que pour leurs citoyens.
- Subventions pour les importateurs. Certains gouvernements subventionnent les entreprises nationales pour les aider à produire des biens à des coûts inférieurs à ceux de leurs concurrents. Comme le prix de ces biens est bas, la demande pour ceux-ci augmente. Le gouvernement canadien offre un soutien logistique et financier aux entreprises qui veulent accroître leurs échanges internationaux.
- Tarifs. Parallèlement aux subventions, certains gouvernements imposent des restrictions sur les biens importés, mieux connues sous le nom de « tarifs ». C’est ce qui s’est passé en 2018 lorsque les États-Unis ont appliqué des barrières tarifaires pour l’acier et l’aluminium canadiens. L’imposition de tarifs sur les biens importés vise à protéger la production nationale de biens identiques ou similaires. Les tarifs gonflent le prix des biens importés et encouragent les consommateurs à acheter des biens locaux en raison de leur prix comparativement moins élevé, ce qui stimule l’industrie locale.
- Revenu. Il existe une formule appelée « fonction d’importation » qui désigne le fait que plus le revenu national augmente dans un pays et plus ce pays est ouvert au commerce, plus les importations augmentent en raison de la demande de ses citoyens, qui peuvent désormais s’offrir ces produits importés. Au fur et à mesure que le revenu grimpe, la consommation de biens augmente également, ce qui se traduit habituellement par une hausse de la demande de biens importés.
- Monnaie et taux de change. Étant donné que les monnaies ont des valeurs différentes (dollar canadien par rapport au dollar américain, par exemple), la monnaie plus faible peut être avantagée, car sa valeur inférieure facilite la vente des produits provenant du pays où elle a cours. C’est le contraire pour les produits importés, car une monnaie plus faible augmente leur coût.
- Logistique de transport. Le commerce international exige souvent la livraison de produits par avion, par bateau ou par voie terrestre. Plusieurs entreprises doivent faire appel aux services d’un partenaire logistique international afin de gérer efficacement la planification et l’exécution de la livraison des marchandises.
Envergure et importance du commerce international
Malgré une tendance croissante vers la nationalisation et le protectionnisme, le commerce international demeure important pour les entreprises et, par conséquent, pour l’économie. Parmi ses principaux avantages, soulignons qu’il encourage la croissance économique nationale, réduit la pauvreté et offre un meilleur niveau de vie aux résidents, notamment grâce à des emplois plus nombreux et de meilleure qualité et à l’accès à des biens qui ne sont pas nécessairement produits localement en raison de la géographie et du climat.
Les effets du commerce international se font sentir à l’échelle tant microéconomique que macroéconomique. Les avantages qu’en tirent les entreprises se répercutent sur l’ensemble de l’économie.
- Maximiser l’utilisation des matières premières. Le Canada dispose d’une abondance de matières premières recherchées dans le monde entier, dont le bois, le pétrole et le mazout. Les pays qui en ont besoin les importeront, ce qui créera une demande pour des exportations. C’est ce qu’on appelle le modèle Heckscher-Ohlin (modèle HO), qui énonce que chaque pays produira et exportera les biens qui utilisent des ressources en facteurs de production abondantes à l’échelle locale.
- Plus de choix pour les clients. Sur le plan des biens et des services, le commerce international a donné aux consommateurs une plus grande variété de choix. Des vêtements confectionnés partout dans le monde et pour tous les budgets sont proposés dans les magasins locaux, et la demande de voitures étrangères fait en sorte que des usines sont construites au Canada pour les produire, ce qui stimule l’emploi au sein de la population locale. La demande de pétrole, l’un des produits les plus exportés du Canada, se traduit par un taux d’emploi élevé dans ce secteur et dans les domaines connexes.
- Efficacité améliorée et spécialisation grâce à des économies d’échelle Selon la nouvelle théorie du commerce, il est plus important de se spécialiser. En effet, la spécialisation entraîne des économies d’échelle (un rendement plus élevé fait baisser les coûts de production, ce qui peut réduire les prix à la consommation). Par exemple, en raison de sa spécialisation, la Chine est le pays de choix pour la production et l’exportation d’iPhone.
- Développement de secteurs d’activité connexes. Aucun secteur d’activité n’évolue en vase clos. Au contraire, chacun mène souvent à la création d’autres secteurs qui le soutiennent. Le secteur du pétrole et du mazout, par exemple, est soutenu par les secteurs du logement, de l’assurance et du transport.
Deux points de vue sur le commerce international
Le commerce international a certainement ses avantages et ses partisans, mais comme toute grande théorie, il compte également ses détracteurs et ses opposants. Les opinions divergent quant au niveau de contrôle dont il devrait faire l’objet. Le débat se résume souvent à l’opposition entre marché libre et protectionnisme.
- Dans un marché libre, il existe une politique du laissez-faire qui laisse le marché s’ajuster lui-même automatiquement en fonction de l’offre et de la demande, l’idée étant que cet ajustement automatique garantit une production efficace. Par contre, ce principe ne tient pas compte de facteurs comme la main d’œuvre et la sécurité.
- Le protectionnisme s’oppose à l’approche du laissez-faire et se caractérise par une plus forte réglementation du commerce international. Les tenants de cette théorie croient que la réglementation peut réduire les inefficacités du marché. Une politique protectionniste peut comprendre l’application de tarifs et de quotas et le recours à des subventions.
Quand on parle de commerce international, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Avant de développer votre entreprise et de prendre de l’expansion à l’étranger, vous devez absolument tenir compte de tous les aspects de votre organisation et de votre secteur d’activité.
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Le présent article est présenté à des fins d’information générale uniquement. Il n’a pas pour but de donner des conseils juridiques ni n’exprime une opinion sur quelque question que ce soit. Il ne doit pas être considéré comme étant exhaustif et ne peut remplacer des conseils professionnels.